Côte d’Ivoire : le Président de la Fédération Nationale des Juristes présente ses défis pour l’année 2024

Article : Côte d’Ivoire : le Président de la Fédération Nationale des Juristes présente ses défis pour l’année 2024
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31 décembre 2023

Côte d’Ivoire : le Président de la Fédération Nationale des Juristes présente ses défis pour l’année 2024

Ce vendredi 29 décembre 2023, à la salle annexe du Palais des Congrès du Sofitel Ivoire à Abidjan, le Docteur Aka Toffé Germain, Président de la Fédération Nationale des Juristes de Côte d’Ivoire, a présenté les plans d’action de son Bureau pour la nouvelle année.

La reconnaissance à Dieu

Avant tout propos, le Docteur Aka a traduit toute sa reconnaissance à Dieu, Créateur du ciel et de la terre, Origine de tout souffle de vie. Poursuivant, il s’est dit honoré d’avoir été choisi par ses pairs pour conduire la destinée de la plus grande fédération des juristes de Côte d’Ivoire, fédération constituée par l’ensemble des corps du système judiciaire et qui regroupera en son sein plus de 50.000 membres et associations présents sur toute l’étendue du territoire ivoirien.

Les vœux pour 2024

Au nom de la grande famille du Droit en Côte d’Ivoire, le Docteur Aka Germain a souhaité ses meilleurs vœux aux autorités étatiques et politiques, notamment à Son Excellence Monsieur le Président de la République Alassane Ouattara, au Vice-Président, au Premier Ministre, au Ministre d’État Ministre de la Défense Monsieur Téné Birahima Ouattara, au Garde des sceaux, Ministre de la Justice, Monsieur Sanssan Kambilé, au Gouvernement, aux Présidents des institutions, au président du groupe parlementaire du RHDP, aux présidents des différents partis politiques, aux acteurs du système judiciaire ainsi qu’à tous les justiciables.

Crédit image : Pixels

Les ambitions de la Fédération Nationale des Juristes de Côte d’Ivoire pour l’année 2024 :

La FNJCI a pour ambition de faire accorder au Juriste les mêmes privilèges que le Député et le Sénateur qui eux, bénéficient de l’inviolabilité prévue au deuxième alinéa de l’article 26 de la constitution ivoirienne ; texte stipulant qu’aucun membre du Parlement ne peut faire l’objet de poursuite en matière criminelle ou correctionnelle, ou de tout autre mesure privative ou restrictive de liberté sauf en cas d’autorisation du Parlement.

La Fédération entrevoit faire des propositions de loi en vue d’une meilleure protection du statut du Juriste ivoirien.

Elle aura pour objectif de regrouper tous les professionnels du Droit : les Professeurs d’Université, les Juristes d’entreprises, les Auxiliaires de Justice, Agents des tribunaux, les Clercs stagiaires ainsi que les étudiants diplômés en Droit, toutes branches confondues…

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La FNJCI ne manquera pas de lutter contre les discriminations de tous genres contre les Juristes et entre les Juristes eux-mêmes.

Elle mettra un accent particulier sur l’insertion des milliers de Clercs stagiaires et d’Étudiants diplômés, livrés à eux-mêmes, sans débouché, et dont le nombre ne cesse de s’accroître. À cet effet, le Président de la FNJCI a lancé un appel aux leaders des différentes corporations juridiques, les exhortant à faciliter l’insertion professionnelle à plus de 20.000 stagiaires exerçant dans différents corps juridiques.
« Le droit à se réaliser ou à travailler pour son propre compte ne doit pas être une barrière, un obstacle ni constituer une sanction.
Il doit être enseigné en tant que coutume socioanthropojuridique et doit faire l’objet de séminaires en destination des
décideurs juridiques », a étayé le Président de la FNJCI.

Ne pas avoir peur

La FNJCI a dit prôner la coutume juridique consistant à promouvoir l’insertion des juristes à leurs propres comptes.

Le nombre de cabinets ne doit susciter aucune peur

Rassurant les confrères et consœurs, la FNJCI a déclaré que quel que soit le nombre de cabinets existant, il y aura toujours une clientèle pour chacun.

Une présence en termes d’action

La FNJCI a promis défendre les Droits des personnes et de l’environnement.

La mission du Juriste

La FNJCI a rappelé la mission du juriste consistant à participer à l’édification d’un monde meilleur souffrant de moins d’injustice et courronné par plus de justice.

Des Juristes exemplaires

La FNJCI a invité les juristes à ne pas seulement se contenter de dire le Droit. Au delà, c’est de faire du droit en utilisant le Droit pour relever les défis sociaux et permettre aux milliers de stagiaires de bénéficier d’un mieux-être.

Le respect du Droit éthique et moral

La FNJCI a martelé sa responsabilité de porter très haut les sujets relatifs au respect des Droits des femmes, des enfants, des orphelins, des démunis, des prisonniers, des malades mentaux, des veuves et toutes sortes de personnes vulnérables.

La confiance

La restauration de la confiance des Justiciables envers les Juridictions est une mission clé pour la FNJCI. Saluant le travail remarquable amorcé par le Garde des sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme sous l’impulsion du Chef de l’État, la FNJCI a toutefois fait le constat de ce qu’à tort ou à raison, plus de 47℅ des citoyens du pays n’ont pas confiance en leur système judiciaire.
Pour la FNJCI, l’Autorité judiciaire se trouve aujourd’hui dans un étau, accusée qu’elle est de ne pas remplir son rôle tant bien même qu’elle appliquerait strictement la loi. Il reviendra donc à la fédération des Juristes de travailler au maintien de la confiance
dans l’institution judiciaire qui devra bouter loin d’elle les ronces de la tyrannie.

Docteur Aka Toffé Germain, Président de la Fédération Nationale des Juristes de Côte d’Ivoire / Crédit image : Toffé

L’évolution du Droit dans le monde

Le Droit étant en progression partout dans le monde avec les mutations sociales appelant à une adaptation constante des règles juridiques en fonction des aspirations des citoyens, la FNJCI a signifié que le Juriste contemporain n’est pas le personnage confiné dans un dogmatisme classique au sens kelsénien, mais celui qui a conscience de son rôle dans la société. De ce fait, il devra se performer en intégrant à la sienne d’autres sciences qui lui sont étrangers, telles que la théologie, la psychologie, la sociologie, les sciences éthique et la théorie de la science politique.

Le Docteur Aka Germain assure qu’en entreprenant de greffer la science juridique à toutes ces disciplines scientifiques, le Juriste obtiendra un syncrétisme de méthodes qui éclairera davantage l’essence propre du Droit.

Hans Kelsen, juriste austro-américain / 1881-1973

Le Docteur Aka Germain veut battre en brèche la théorie de Kelsen qui a une approche autonome et spécifique du Droit qui repose sur un discours descriptif dissocié de la morale et de la justice. Pour le Président de la FNJCI, tout ordre juridique repose sur la constance dialectique entre sécurité, justice et progrès social, c’est-à-dire entre la justice et l’utilité d’une part, l’individualisme au profit du collectivisme d’autre part. Avec les membres de son bureau, le Docteur Aka s’est dit déterminé à relever tous les défis qu’ils se sont assignés pour l’année 2024 !

Louis-César BANCÉ

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