Côte d’Ivoire : les populations d’Akrou dénoncent une mascarade du campement de Bapo

Abidjan. Côte d’Ivoire. Région des Grands Ponts. Ce dimanche 25 février 2024, les populations du village Akrou sont sorties nombreuses pour se rendre au campement de Bapo, où, ont-elles appris, une concertation d’un groupe de personnes se tiendrait en vue de l’adoption d’un projet de transformation dudit campement en un village.

Pour les populations d’Akrou, il n’est pas question que le campement de Bapo devienne un village. Elles se sont opposées à ce projet, dénonçant une mascarade à travers leur cours d’histoire. C’est le Président des Jeunes du village d’Akrou, Monsieur Loïc Tekri, qui a donné les motivations de leur révolte :

« Nous sommes venus à Bapo pour nous opposer au projet d’un groupe de personnes. Elles veulent faire du campement de Bapo un village, alors que Bapo fait partie du village d’Akrou et ne saurait s’y soustraire. Bapo est un campement. Ceux qui y vivent sont des étrangers et des Ahizis. Il y a des dizaines d’années de cela, ils sont venus sur nos terres, la terre d’Akrou, en demandant l’hospitalité à nos aïeux. Nos arrières grands-parents, par humanisme, ont accueilli les étrangers et les Ahizis. Ils leur ont donné un espace en bordure de l’eau. Cet espace est une partie intégrante du village d’Akrou. Aujourd’hui, nous apprenons à notre grande surprise que les gens du campement, des Ahizis en particulier, veulent transformer leur campement en un village.

Les textes administratifs nous disent que pour qu’un tel projet soit envisagé, il faut d’abord l’approbation du village hôte. Akrou, et tous ses chefs coutumiers, par ma voix, disent qu’ils ne sont pas d’accord. Nous savons que c’est le Sous-Préfet d’Attoutou, Monsieur Sery-Etta Patrick, qui ficèle cette utopie derrière le groupuscule d’Ahizis, à des desseins qu’ils savent. Nous ne pourrions jamais permettre à leur projet d’éclore car Akrou est un village avec une superficie bien définie…»

La concertation du groupe d’Ahizis n’a pas pu se tenir à cause de l’invasion des populations d’Akrou dans le campement de Bapo. Le Sous-Préfet de Jacqueville, pour faire baisser les tensions et éviter des affrontements communautaires, a demandé à toutes les parties de le retrouver dans sa Sous-Préfecture, pour des échanges pacifiques, sous l’arbre à palabre.

Les populations d’Akrou s’y sont résolues, insistant que jamais elles n’accepteraient le règne de la forfaiture.

LCB