Côte d’Ivoire : Arrêtées, pourchassées, des populations d’Akrou dénoncent des malversations de leur Préfet
Le vendredi 18 octobre 2024, des populations du village d’Akrou, accusant madame le préfet de Jacqueville, Félicité Kra Takia, de malversations dans leurs affaires terriennes, ont bloqué la circulation de l’axe Jacqueville-Abidjan, pour, disent-elles, faire entendre leur ras-le-bol sur les injustices dont elles sont victimes. En effet, elles se désolent de ce que leur préfet agisse à contre-courant des lois du village en se mettant du côté d’un clan d’hommes d’affaires opportunistes pour entraver le travail du chef du village légal, Tékri Gervais.

Pour ces populations mécontentes, la chefferie de monsieur Tekri Gervais est combattue en raison de son affiliation au parti le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Monsieur Tekri, très influent dans la région des Grands-Ponts, est, aux dires des révoltés, la cheville ouvrière de la victoire des Élus RHDP de Jacqueville, à savoir le maire, les députés, le président du Conseil régional… Monsieur Tekri a battu campagne pour le RHDP en donnant des consignes aux populations sur leurs choix de vote. Aujourd’hui, les membres de sa chefferie estiment que les sabotages dont il est victime de la part de la préfecture, dissimulent un motif politique. Motif politique qu’ils expliquent par une complicité entre madame le préfet et les rivaux de monsieur Tekri, ces rivaux qu’ils englobent par le nominatif « Les Yacé » dont l’ambition est de prendre les rênes du village.

Étayant leurs arguments sur les desseins de madame le préfet, les populations d’Akrou sont revenues sur l’affaire du découpage électoral de Jacqueville pour les élections municipales passées :
« Madame le préfet s’est rendue complice de certains candidats en limitant la commune de Jacqueville d’Avagou à Grand Jack, alors que le décret de 1990 étend la commune de N’Djem jusqu’à Kaffry. Elle l’a fait au détriment des candidats du RHDP, sachant que ces candidats avaient leurs principaux électeurs dans les zones qu’elle a fait enlever, c’est-à-dire les Sassako, les N’Djem, les Abreby, Adjué, les Îles Deblay. Toutes ces zones-là ont été écartées de la commune. Le maire a dû se battre avec les autres Élus pour rétablir les vraies limites de la commune, prescrites par le décret de 1990… »

Révoltés contre madame le préfet, certains fils du village d’Akrou ont fait l’objet d’arrestation quand d’autres avec notamment monsieur Tekri, sont recherchés par la Police. Les membres du bureau de la chefferie de monsieur Tekri disent avoir du respect pour l’autorité préfectorale. En même temps, ils ne voudraient pas que des opportunistes s’y arc-boutent pour tordre le cou aux lois de leur village. Pour eux, le gouvernement doit faire attention à ne pas se faire hara-kiri. Ils plaident pour la libération de leurs enfants détenus suite au soulèvement contre madame le préfet.
LCB
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