D’après une histoire vraie/ Leçon de vie : est-ce toujours à Dieu de rendre justice à notre place ? L’histoire du jeune entrepreneur…

Article : D’après une histoire vraie/ Leçon de vie : est-ce toujours à Dieu de rendre justice à notre place ? L’histoire du jeune entrepreneur…
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6 janvier 2024

D’après une histoire vraie/ Leçon de vie : est-ce toujours à Dieu de rendre justice à notre place ? L’histoire du jeune entrepreneur…

Sorti de l’Université après une formation en Économie, Martial Djédjé travaille dure pour amasser une petite fortune. Au bout d’une dizaine d’années de service dans des entreprises soldé par un compte bancaire garni de 20 millions de francs CFA, le jeune ivoirien de la trentaine, démissionne pour s’installer sur son propre compte. Son choix d’investissement : le transport, un secteur où dit-on, il y a encore beaucoup à gagner, malgré les risques. Martial commence avec quatre taxis et en achète trois autres plus tard avec l’économie engrangée. L’activité marche bien. Dieu y a Sa main ! Martial est un fervent chrétien qui ne manque pas de donner la part du Seigneur, récupérée tous les mois par son Pasteur. En retour, l’Homme de Dieu prononce régulièrement des prières pour la prospérité des affaires de son fidèle : « Qu’aucun de tes taxis ne subisse un accident, au nom de Jésus ! Que tout projet colporté par un chauffeur malhonnête, soit voué à l’échec ! Et que le Seigneur te bénisse davantage pour que tes affaires prospèrent ! Seigneur, je te prie pour ton fils Martial Djédjé, cet enfant qui n’oublie jamais de payer sa dîme. Élève-le plus que ça ! »

Un jour, Martial apporte à son pasteur une enveloppe de 2 millions de francs CFA, remerciant le Oint pour ses prières qui ont porté d’énormes fruits :

-Pasta, c’est votre cadeau, pour tout ce que vous faites pour moi, annonce-t-il au Guide religieux. J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! Grâce à vos prières, mon chemin a rencontré celui d’un multimilliardaire camerounais du nom de Marius Ndongo. Il vit en France, à Paris, où il est PDG d’une grande banque. Il est même un peu connu sur Internet où des témoignages positifs pullulent sur ses actions en faveur des jeunes entrepreneurs africains. En nous donnant un coup de pouce, il veut contribuer à l’émergence de son continent. Je l’ai connu par l’entremise d’un promotionnaire de l’Université. Pasta, c’est grâce à vous surtout, pour avoir intercédé pour moi auprès du Christ. Merci pour ça. Le multimilliardaire camerounais m’a suggéré d’abandonner les taxis pour me lancer dans le transport interurbain : il a décidé de me faire livrer une centaine d’autobus de 65 places. Pasta, c’est un projet de 6 milliards, et c’est lui qui me l’offre !😥Selon nos clauses, je devrais pouvoir lui rembourser à mon rythme, sur une période de 10 ans.

-Martial, Dieu soit loué ! Agenouille-toi pour qu’on puisse prier le Seigneur et chanter Sa bonté !
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Un mois après la prière de remerciement à Dieu pour avoir permis la rencontre d’un généreux banquier, Martial Djédjé revient vers son pasteur, tout en pleurs :

-Pasta, je suis dévasté…😭

-Que se passe-t-il mon cher fidèle ? Ça fait longtemps que je ne te vois pas à l’église…

-C’est la dépression, Pasta.

-Explique-moi la raison de ton désarroi.

-Pasta, l’affaire des autobus avec le camerounais Marius Ndongo. Vous savez, il m’a dit de vendre tous mes taxis, et mes autres biens, afin de lui envoyer l’argent issu de la liquidation. Il a dit que ce serait ma modeste contribution à l’achat des autobus qu’il effectuera pour moi. Je me suis exécuté. J’ai vendu tous mes acquis et lui ai transféré 40 millions de francs CFA. Après les avoir reçus, il s’est mis à me faire tourner en bourrique, puis a bloqué mon numéro. Pasta, je me suis fait avoir par un ganster en col blanc !😭

-Seigneur !😮

-Oui Pasta, je suis ruiné. Je n’ai plus rien ! J’ai cru au projet de Marius Ndongo, qui, en réalité, est un voleur ! Avant d’arriver à la création de mon entreprise de taxis qui marchait bien, j’ai dû travailler difficilement pour me faire des économies. Et voilà que ce camerounais vient de foutre mes années de sueur en l’air ! Je suis de nouveau à la case départ…😭

-Éhé Seigneur ! suffoque de nouveau le Berger, navré.

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Dévasté, le Pasteur n’a pas de mot. Il demande à son filleul de rester fort comme Job, le personnage biblique éprouvé par Yahvé. Quand certains amis lui demandent de porter plainte contre l’escroc de la France, Martial Djédjé botte en touche :

-Je suis chrétien avec une conviction religieuse qui me recommande de ne créer des ennuis à personne, argue-t-il. Depuis que je suis sur terre, je n’ai porté plainte contre personne, malgré des torts que j’ai subis des uns et des autres. Plainte à l’encontre d’un tiers, je ne le ferai pas aujourd’hui, ni demain. C’est à Dieu qu’appartient le jugement et la justice !
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Crédit : LCB


Trois ans après sa mésaventure, Martial Djédjé ne s’est encore pas remis moralement. Il a dû abandonner l’appartement spacieux dans lequel il vivait, au profit d’un minuscule studio aux allures de guérite. Sur le plan financier, c’est la vraie galère ! Pour l’instant, il se débrouille à vendre des bonbons, de la cigarette et des produits alimentaires sur un tablier en attendant d’avoir la chance de se faire employer dans une société. Les temps sont devenus tellement durs, cependant ! Avoir une embauche, même pour un diplômé, semble relever de l’utopie ! Alors qu’il broie du noir en égrenant son chapelet, un soir que Martial Djédjé navigue sur Facebook, il tombe sur une publication qui attire son attention. On y parle d’un multimilliardaire africain de la France qui désire aider les entrepreneurs du continent noir en leur octroyant des fonds collosaux. Tiens, la photo à l’affiche, c’est celle de Marius Ndongo ! 🤦🏾‍♂ Incroyablement suivie d’une ribambelle de commentaires intéressés !
Soudainement en proie à une bouffée de chaleur, Martial se met au clavier et multiplie les diatribes, traitant Marius Ndongo de brouteur et dissuadant les innocents internautes d’envoyer le moindre sou à ce voleur si jamais ce dernier le leur demande en privé. Il dévoile le mode opératoire du camerounais, recueillant une multitude de likes et de remerciements. Martial se réjouit du caractère salvateur de ses interventions à la lecture d’un message dans sa boîte de réception :

« Bonsoir Monsieur Djédjé. Je suis Monsieur Bachaka Meïté, opérateur économique. Merci pour vos commentaires qui m’ouvrent les yeux. Je m’apprêtais à envoyer 80 millions de francs CFA à Monsieur Marius Ndango, un homme qui m’a convaincu par son éloquence, son apparente grandeur et son air sérieux. Il m’a certifié pouvoir m’envoyer des centaines de bulldozers modernes pour développer mes activités immobilières et de location de machines à Abidjan. Je devrais lui envoyer ma contribution pour qu’en retour je bénéficie de son aide qui s’élève à des milliards. Et dire que je lui aurais transféré l’argent demain si je n’avais lu vos alertes. Merci beaucoup !… »
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Le lendemain matin, on tape à la porte de la petite maison de Martial Djédjé. Un client matinal qui voudrait de la cigarette ou une denrée ? Ça n’arrive pas souvent. Le jeune économiste se réveille, tourne la serrure et voit des policiers devant sa face. Des flics chez lui ? Pour quelle raison ? Que se passe-t-il ?

-Oui ? leur demande-t-il, inquiet, des chassies à l’extrémité des yeux.

Les gomons* lui tendent une convocation en éclairant sa lanterne :

-Vous avez reçu une plainte pour diffamation sur les réseaux sociaux contre l’image d’autrui. Monsisur Marius Ndongo, celui qui émet la convocation contre vous depuis Paris, se dit diffamé par vos commentaires dont nous avons les captures. Il affirme que vos interventions calomnieuses lui ont fait perdre une affaire de plusieurs millions. Vous n’êtes pas censé ignorer que la diffamation est passible de poursuite judiciaire et punissable parla loi numéro 81 du Code pénal.  Nous ne vous en dirions pas plus, suivez-nous au Commissariat du 11ème arrondissement où l’avocat de la victime vous attend. On vous entendra sur Procès Verbal avant que nous ne vous envoyions au Tribunal LCB, chez le Procureur ! Vos mains en arrière s’il vous plaît ?

Martial Djédjé, interloqué, a juste le temps de fermer sa maison. On lui met les menottes en le trimbalant dans la cage du cargo de Police. Au fond de son cœur, il marmonne : « Han ! Seigneur, c’est mon voleur qui me convoque !🤦🏾‍♂😭 »

Louis-César BANCÉ

Sauf quelques paramètres que j’ai légèrement modifiés pour rendre le récit plus attrayant à la lecture, je vous certifie que cette histoire est authentique dans le fond ! Ceci n’est donc pas de l’imagination !

Ce vendredi 5 janvier 2023, autour de 22 heures, j’ai reçu à mon domicile un lecteur, le personnage principal de ce récit qui était venu me voir pour solliciter mes services de communicateur, en faveur de ses entreprises. Il m’a raconté son expérience dans les affaires. Certaines de ses mésaventures. Et l’histoire qui m’a particulièrement marqué est celle qu’il a vécue avec le camerounais… Je n’ai pas changé la nationalité de l’escroc, ni le pays où il réside, la France. J’ai seulement modifié les noms des personnages.

Le jeune entrepreneur, chrétien très engagé, a réellement reçu une plainte alors qu’il n’en n’a pas fait autant lorsqu’il a été abusé par le  »milliardaire ». Il y a eu une suite au poste de Police, mais dans mon rendu, j’ai préféré m’arrêter à la partie de son interpellation, une chute que je préfère ainsi pour donner libre cours à votre imagination ! Merci pour votre temps de lecture.
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De l’Argot ivoirien
Gomon* : policier

LCB

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