Lefils Mata, artiste congolais en France : »Roseline Layo n’est pas ivoirienne, elle est congolaise »
J’ai eu l’occasion de rencontrer Lefils Mata, un artiste auteur-chanteur-compositeur congolais qui réside aujourd’hui en France, en Haute-Savoie. Nous avons parlé de son amour pour la Côte d’Ivoire, et plus particulièrement pour la chanteuse Roseline Layo.
Pourquoi depuis tout ce temps tu n’es pas encore venu à Abidjan pour la promotion de ta musique rumba, alors que tu l’avais promis ?
Lefils Mata : Tu sais, la Côte d’Ivoire est un pays que j’aime bien parmi les pays africains. Mon projet d’y aller et montrer ce que je sais faire tient toujours. Ça va se réaliser.

Et moi je viens ici, en Haute-Savoie où tu résides, et je découvre que tu es aussi un homme d’affaires. À part la musique, tu es un entrepreneur en France : tu n’as pratiquement pas le temps. Est-ce que tu penses qu’on peut allier affaires et musique ?
Ben, je pense que oui, on peut allier les deux. Avant de devenir homme d’affaires, j’étais déjà musicien-chanteur. J’ai chanté avec des grands artistes. Je ne lâcherai pas. J’aurai toujours le temps et j’ai toujours le temps pour faire ma musique. Pour faire les clips, il faut un financement. Mes affaires sont donc un soutien pour ma carrière. En passant, j’ai un concert en Angola le 12 octobre 2024. J’ai un mois à passer avec mon groupe, en Angola. Après cela, j’ai encore des dates un peu partout.
Mais comment tu arrives à trouver des « gombos » de concert alors que tu es dans tes affaires en France ?
J’ai un bon manager qui s’appelle Olivier Koffi Azi. Je suis dans les affaires, lui aussi a un boulot en France. Malgré cela il est à fond avec moi, il trouve toujours des nouvelles choses, pour faire vivre et fructifier ma musique. J’ai aussi des managers au Congo, qui font un travail formidable. J’ai aussi deux managers à Lyon qui me trouvent des dates de concert en France et un peu partout en Europe.
En Europe, est-ce exclusivement le public congolais qui vient assister à tes concerts ?
Il y a d’autres nationalités aussi qui viennent. J’ai quelques ivoiriens qui viennent et qui aiment ma musique. J’ai des centrafricains. Beaucoup de centrafricains, parce que je chante aussi un peu en sango, une langue centrafricaine.
Tu as dit que tu aimais la Côte d’Ivoire et Abidjan. Cet amour, ça vient d’où alors que tu n’as jamais vu ce pays ?
L’amour d’Abidjan, ça m’est venu depuis, on va dire, mon grand frère Defao. Le général Defao, lui, la Côte d’Ivoire, c’était son pays. Il y était tout le temps. Pendant ce temps moi j’étais encore au Congo, je le voyais faire des concerts en Côte d’Ivoire. Il a joué dans une grande salle, je me souviens très bien, avec son groupe. Ils étaient habillés en noir et blanc et ils dansaient, je voyais les Ivoiriens qui étaient là, qui sautaient, qui étaient contents. Et depuis, ça m’a donné envie d’aller le voir jouer en Côte d’Ivoire.
Et à son retour au Congo, à l’époque, je ne sais pas, il y a 15 à 20 ans, Defao m’a parlé de la Côte d’Ivoire. Il m’a dit, écoute, pour faire évoluer ta musique, pour bien se faire connaître en Afrique, il faut passer par la Côte d’Ivoire ! Moi je lui ai dit, ah bon ? Au Congo, je vois des artistes qui bougent et il m’a dit non, tu dois passer par la Côte d’Ivoire et tu verras la Côte d’Ivoire c’est une grande porte. Ça m’est resté dans la tête.
Avec quel artiste ivoirien tu aimerais bien faire un featuring?
Magic System, c’est grandiose. Et il y a Roseline Layo .Tu sais, je vais dire une chose sur elle. Moi, je dis, Roseline Layo, elle n’est pas une ivoirienne. Pour moi elle est congolaise parce que nous les congolais, juste avec un tam-tam comme ça on peut s’inspirer de quelque chose. Roseline peut chanter sur n’importe quoi. Comme les congolais, elle a une facilité à faire des improvisations. Je trouve même qu’elle est meilleure que moi. Elle a du talent congolais en elle et est très bonne chanteuse !
Un dernier mot sur la Côte d’Ivoire ?
Je souhaite que ce beau pays m’adopte autant que je l’ai adopté.
Interview réalisée par Louis-César BANCÉ depuis la France, Haute-Savoie
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