Le jour où j’ai aidé un Européen bloqué à rentrer chez lui…

Après des années de travail acharné, Peter, un Européen, décide de s’offrir des vacances. Il choisit l’Afrique comme terre d’accueil et s’y rend en conduisant lui-même sa voiture 4×4. Mais en voulant rentrer chez lui à l’expiration de son séjour, il est confronté à des difficultés. On lui refuse le visa. Mais une certaine rencontre hasardeuse nous fait réaliser que dans la vie, il n’y a pas de hasard…

Décembre 2023. Je suis avec Olivier-Wonipo, mon assistant de tous les jours dans le domaine professionnel. Il est presque midi quand nous nous introduisons dans un petit restaurant non loin de la société KDS Holding. Sur une table du restau, est assis un ressortissant européen. Il discute chaleureusement avec la serveuse, nous jetant souvent des regards invitatifs. Olivier-Wonipo et moi les rejoignons dans la conversation. Nous découvrons que l’Européen est à son premier voyage en Afrique. Un voyage qu’il parcourt tout seul, au volant de sa voiture ! Intéressant ! Mon instinct de journaliste m’amène à lui poser des questions pleines de curiosité auxquelles il prend beaucoup de plaisir à répondre. Comment il s’appelle ? Qu’est-ce qui l’a marqué pendant son trajet ? Pourquoi le choix de la Côte d’Ivoire ? Qu’est-ce qu’il y trouve d’attrayant ? Quelles sont ses observations au sujet de ce pays hôte ?… Il aurait pu faire un bon invité à l’une des émissions culturelles et de divertissement de notre plateforme audiovisuelle !

Peter adore que je m’intéresse à son aventure. Il me fait savoir que cela fait deux mois qu’il est à Abidjan et que personne ne lui a montré autant de curiosité. Nous poursuivons nos échanges dans la fraternité, en buvant un verre et en mangeant. Le toubabou trouve que l’attiéké au poisson et condiments est très bon !

Deux mois plus tard. Un matin de février 2024, Olivier-Wonipo mon assistant, m’interpelle au sujet d’un statut WhatsApp de Peter :
– LCB, on dirait que c’est en train de péter pour Peter hein ! Il a publié plusieurs statuts avec des mots très colériques, exprimant son ras-le-bol pour une affaire de visa pour lequel on lui créait toutes les misères du monde !

LCB à la rescousse !

Intrigué, je rentre en contact avec l’Européen et m’enquiers de sa situation. Le visa qui lui donne droit de passage dans un pays sahélien d’Afrique a expiré depuis son séjour débordant à Abidjan. Il doit passer par ce pays sahélien, par la route, pour rejoindre l’Europe. Mais deux semaines après avoir fait la demande, pas de visa. Aucune réponse favorable. À l’ambassade du pays concerné où il est plusieurs fois allé jérémiader, on se montre peu réceptifs. Depuis que les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) sont en conflit avec la diplomatie occidentale, on semble se méfier des Blancs à tous les niveaux… Peter est très inquiet, surtout que son portefeuille commence à trop saigner, avec, à son hôtel, des semaines supplémentaires qu’il n’avait pas prévues. Je lui souris et lui dis : « Je me demande si le hasard existe vraiment. Si je suis rentré dans ce restaurant au moment où tu y étais et que nous avons sympathisé, c’était peut-être parce que c’était écrit que deux mois plus tard, tu rencontrerais un problème dont je suis à mesure de résoudre ? Donne-moi tous tes identifiants, je vais régler ça. J’ai des affinités auprès de plusieurs ambassades… »

Il attendait son visa depuis plus de deux semaines. Je le lui ai obtenu en deux heures, de « là à là », à sa grande surprise. Il est donc rentré chez lui, à bord de sa voiture outillée pour les longs périples, concluant qu’aucune rencontre ne se fait au hasard…😊

Louis-César BANCÉ

(Ceci est une histoire vraie)