Vous pouvez être le parent, l’ami de quelqu’un, mais être complètement un intrus dans son agenda

Vous devriez arrêter de nourrir une rancœur contre ceux que vous avez sollicités et qui ne vous ont pas aidés : ils ont leurs propres agendas et beaucoup d’autres rêves pour lesquels ils respirent, auxquels ils aspirent. Vous ne savez pas combien ça peut être dérangeant pour eux qu’un intrus les dérangeât fût-il un proche ou ami ! Vous pouvez être leur parent, mais un intrus dans leur programme. Or pour la plupart d’entre eux, leurs programmes sont prioritaires à vous !

Un jour, j’étais avec un milliardaire qui avait réalisé beaucoup de projets de grandes envergures. Et son neveu l’a appellé :

-Allô tonton, j’ai un problème urgent de loyer de 90.000 francs. Pourrais-tu m’aider s’il te plaît ?

Le tonton semblait visiblement embêté. Raccrochant la conversation en faisant la mine, il m’a dit ceci :

-C’est mon neveu qui vient de me téléphoner. Il parle de 90.000 francs comme si c’était 90 francs. En fait, dans l’esprit de tous les membres de ma famille et même de mes anciens amis, je suis riche, je ramasse l’argent. Pourtant ce qu’ils ignorent est qu’à chaque fois que je franchis une étape dans ma vie, mes défis augmentent. Les gens croient aussi que le milliardaire est celui qui a toujours des mallettes de sous sur lui. Alors que non, il y a aussi des milliardaires qui s’évaluent en termes d’investissement. Il peut leur arriver de tout miser dans une affaire et d’attendre les retombées futures. Aussi, leurs dépenses quotidiennes ne s’évaluent-elles plus comme celles des personnes ordinaires. Nous avons nos hobbys qui nous coûtent des millions, du personnel à payer, de gourmandes maîtresses à gérer. Mon neveu, je ne lui donnerai rien ! Quand on n’a rien, on cherche à vivre dans un trou de 15.000 francs et non chercher à paraître en habitant un appartement de 90.000. Qu’il aille se débrouiller et apprendre ce qu’est la vie, la gestion du portefeuille, la sagesse. D’ailleurs, quand son père était vivant, son père, je te le dis, a passé tout son temps à me snober dans la maison de nos parents où nous vivions étant petits…Bon, Bancé, j’ai assez parlé. Tiens ceci, c’est pour ton transport…

Mon interlocuteur m’a remis 150.000 francs comme argent de poche lors de notre rendez-vous d’affaires. En suivant son raisonnement, j’en ai déduit que beaucoup perdre leur temps à compter sur les autres et que de même que vous avez vos priorités, vos rêves, les autres ont aussi les leurs, et ils ne se détourneront pas de leurs centres d’intérêt pour vous. Ils sont au centième étage d’un gratte-ciel tandis que vous êtes au rez-de-chaussée ; vous leur demandez alors de vous aider à arriver au premier. Mais ils n’en ont rien à foutre ! Leurs priorités, ce n’est pas vous, mais d’autres couleurs de nuages qu’il leur faut toucher, explorer. Vous n’avez pas la même manière de penser…

Je ne suis pas en train de justifier l’égoïsme. Je suis en train d’essayer de comprendre l’esprit de ceux qui l’abritent, et de l’expliquer.

Monsieur Paul Ahouanto David, DG d’une société immobilière en Côte d’Ivoire, milliardaire par ses investissements, a offert des maisons à quelques-uns de ses parents moins nantis pour alléger les souffrances de ces derniers. Mais tout le monde n’est pas philanthrope. Si certains riches parents peuvent vous offrir un gîte, d’autres par contre vous conseilleront d’aller vous terrer dans un trou. C’est la vie. C’est comme ça. Il y a des méchants, il y a des gentils. Et ce n’est pas à vous de garder rancune contre ceux qui vous ont refusé de l’aide. Donnez-vous les moyens de réaliser les choses par vous-mêmes ! Devriez-vous en vouloir à des gens dont le cerveau ne fonctionne pas de la même manière que le vôtre ? Ils ont le droit d’être eux. Même Dieu n’a pas offert l’océan à tous les pays du monde. Les privés de littoral ne Lui en tiennent pas rigueur pour ça ; ils se consentrent sur leurs atouts et travaillent à se donner de la valeur et de la visibilité aux yeux du globe.

Louis-César BANCÉ